La Planète des Singes de Franklin J. Schaffner
( 1968 )
(Planet of the Apes)
Avec Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter,Linda Harrison
Date de Sortie : 8 février 1968
Durée : 1h52
Genre : Le monde à l'envers
Synopsis :
Parti en 1972, l'engin spatial américain Icare, avec à son bord quatre membres d'équipage, traverse une brèche de l'espace-temps à la vitesse de la lumière. Au terme d'un voyage de 18 mois, le vaisseau s'écrase en 3978 sur une mystérieuse planète, au cœur d'une région désertique. Les trois survivants du crash, le capitaine George Taylor, ainsi que les lieutenants John Landon et Thomas Dodge, découvrent très vite que ce monde est peuplé d'hommes primitifs dominés par une race de singes très évolués. Bientôt, Dodge est abattu par les singes, Landon capturé, de même que Taylor, de surcroît blessé à la gorge. Deux scientifiques primates, Zira et Cornélius, s'intéressent de près à Taylor...
Ze Chronik :
Avec la sortie en Aout,de la Planète des singes, les origines de Ruper Wyatt(sorte de remake de "La conquête de la planète"expliquant comment les singes ont pris le dessus..), j'ai pas pu résister à m'acheter le coffret de la saga initiale, et me relancer dans tous les films.
Tout d' abord, je tiens à vous avertir que quand j'ai découvert cette oeuvre pour la première fois, sa dimension hautement philosophique m' avait bien sur complètement échappé, et je n' en avais retenu que le côté science-fiction.Cependant, à force de le revoir,je trouve que ce premier épisode réalisé par Franklin J Schaffner(grand auteur de Patton"1970" et de Papillon"1973") en 1968 ,reste à mes yeux une perle qui dépeint le mieux notre pauvre monde,car tous les travers et les paradoxes de l' humanité sont soigneusement dépeints à coups d' images et de références subtiles.
Le moindre de ces paradoxes n'est pourtant pas l' étonnante évolution du personnage de Taylor joué par le grand Charlton Heston,interprétant un homme de parfait misanthrope au tout début, dans lequel il cherchera par la suite, à prouver avec acharnement la supériorité de la civilisation humaine sur celle des singes.Mais on retrouve donc bien sur, et ce qui est le plus passionnant,deux grandes questions fondamentales qui sont très bien illustrées.
Je veux parler de la dualité entre la science et la religion,comme les difficultés que la science rencontre pour faire éclater une vérité aux yeux d'une civilisation qui n'est pas prête à l'accepter, même devant une preuve futile.De plus, la question de l'origine du singe qui est abordée et qui pose problème ,fait sans nul doute référence à nos propres origines qui ne laissent perplexe que les véritables scientifiques.Sans oublier que la religion ici ,est montrée telle qu' elle est réellement,un instrument de conditionnement ultime qui remplace la démonstration de la science par la croyance d' ignorance.
Bref sans être un gros fan de tout ce qui suivirent dans la saga principale,à ce premier épisode,je lui voue un culte assez inconditionnel.
Adapté du livre du même nom, écrit par Pierre Boulle(Un écrivain français qui inspira le film de David Lean "Le pont de la Rivière Kwaï"1957"notamment),La planète des Singes met quatre ans avant de convaincre un studio pour l'adapter sur grand écran,jusqu'à que la Fox s'interresse vaguement au projet,et lui donnèrent ensuite quatre autres films et autre adaptations,plus un remake en 2001.
Sauf qu'ici ,le dénouement du livre sera un peu modifié en cours de route avant que le film sorte sur les écrans.Car oui la planète des Singes a donné lieu à plusieurs versions et explications différentes. Alors que le roman se déroule sur une autre planète loin de la Terre et dans un futur lointain, le film de Schaffner se déroule également dans le futur, tant que son cadre reste connu. Le héros Taylor quand à lui, est persuadé d’avoir atterri sur une autre planète par erreur, mais le twist final archi-culte et méga connu des cinéphiles replacera l'adaptation dans un contexte terrestre.Cependant tout commence néanmoins dans l’espace à bord d'un vaisseau,dans laquelle on y aperçoit quatre astronautes(trois hommes et une femme) partis en mission pendant plus d’un an dans un espace extrêmement lointain.Eux n’ont pas vieilli, mais ils doivent retrouver leur planète et leur société 700 ans après. Une sorte de faille spatio-temporelle sur leur retour les amènent néanmoins plus de 2000 ans après leur départ, à un endroit inconnu qui donnera lieu à l'action principale.
Si Shaffner s'en sort parfaitement dans le traitement du roman et le choix de son casting,que ce soit le grand Charlton Heston(le Moïse des Dix Commandements de Cecil B De Mille),Roddy Mc Dowall( Vampire, vous avez dit vampire?)dans le Dr Cornélius,Kim Hunter(Un tramway nommé désir) dans le Dr Zira,et la très belle Linda Harrison(Revu dans le remake réalisé en 2001 par T.Burton) dans le rôle de Nova,la terrienne mouette,faut amplement savoir que l'autre meilleur partie demeure le travail purement artistique réalisé.
Que ce soit les,décors,la photographie,la musique de Jerry Goldsmith,et surtout le maquillage sur les singes conçu par un ancien spécialiste en chirurgie John Chambers.Un boulot immense qui demanda trois heures de patience par jour pour les comédiens jouant les primates,dont une pour le démaquillage.Bref tout est sublime pour l'époque et désolé de le dire pour les puristes,ça frise la perfection même. La meilleure preuve en est que, lorsqu' on le revisionne encore et encore, on a du mal à croire qu' il ait été tourné en 1968...
Ce qui m' amène à dire au final que "La Planète des Singes", de par les thèmes qu' il aborde, de par sa réalisation,demeurera toujours un film intemporel qui n'a rien perdu de son incroyable puissance visuelle!En conclusion,du bouquin de Pierre Boulle,Franklin Schaffner tire une adaptation intelligente, qui a su prendre ses distances tout en gardant l'esprit du bouquin,le jouant habilement sur un suspense, de l'action,le tout sur une morale foudroyante, extrêmement pessimiste sur l'avenir du genre humain.Un grand film culte ;-)
Anecdotes :
Oscar d'honneur pour John Chambers et son exceptionnelle performance en maquillage dans ce film .
Le projet de ce film était vu par les producteurs d'Hollywood comme risqué et ambitieux et ceux-ci hésitaient à le financer. Franklin J. Schaffner, alors introduit sur ce projet par Charlton Heston, réalisa une scène-test, mettant en scène un dialogue entre Charlton Heston et le singe Zaius, interprété alors par Edward G. Robinson, afin de convaincre les producteurs sur le travail de qualité des maquillages de John Chambers. La scène faisant son effet, un budget de six millions de dollars fut alloué au projet. Une trentaine d'années plus tard, le remake de Tim Burton eut droit à un budget de cent millions de dollars sans hésitation3.
Edward G. Robinson a été le premier choix pour le rôle de Zaius. Après la scène-test, il a dû refuser le rôle car il était cardiaque. Il ne croyait pas qu'il pourrait supporter les nombreuses heures de maquillage et de démaquillage.
Le tournage s'est déroulé du 21 mai au 10 août 1967.
Le film a été tourné en Utah et à Malibu en Californie. La scène où la fusée s'écrase a été tournée au lac Powell, un lac artificiel situé à la frontière de l'Utah et de l'Arizona qui a été formé suite à la construction d'un barrage sur le fleuve Colorado. Une partie des scènes ayant rapport avec la Zone interdite ont été faites à Glen Canyon dans l'Utah. La scène finale, avec la Statue de la Liberté, a été tournée à Zuma Beach à Malibu.
Charlton Heston a eu la grippe pendant une bonne partie du tournage. Les producteurs n'ont pas voulu retarder le tournage parce qu'ils trouvaient que sa voix rauque donnait du caractère à Taylor.
Le maquillage des singes a été créé par John Chambers. Il disposait d'une équipe de 80 personnes. Avant le film, il avait passé de nombreuses heures au zoo de Los Angeles à étudier l'expression faciale des singes.
Il s'agit de l'un des premiers films à vendre des produits annexes à une grande échelle : figurines, jouets, livres, jeux de cartes, disques, bandes dessinées, etc.
Roddy McDowall aimait beaucoup son maquillage de singe. Il retournait chez lui ainsi maquillé et choquait parfois certains conducteurs sur l'autoroute.
Ingrid Bergman a été approchée pour jouer le rôle de Zira. Elle l'a refusé.
Le film a coûté $ 5 800 000. Il a rapporté $32 millions aux États-Unis.
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