La Couleur Pourpre de Steven Spielberg
(1986 )
D'après le livre d'Alice Walker
Avec Danny Glover, Whoopi Goldberg, Rae Dawn Chong,Oprah Winfrey
Date de sortie : 10 septembre 1986
Durée : 2h28
Genre : Sister Black
Note : 
Synopsis :
On suit sur trente ans le destin mouvementé de Célie, une jeune fille noire du sud des États-Unis, dans les années 1900 qui vit avec sa sœur Nettie et son père dans une plantation de coton avant d'être mariée de force à 15 ans à un homme qu'elle n'aime pas.Séparée violemment de sa sœur par son mari, Celie finit par s'effacer totalement. Les années passent ; elle se lie d'amitié avec la maîtresse de son mari, la chanteuse de bastringue Shug Avery, qui l'aidera à se libérer de ses chaînes et conquérir son indépendance.
Ze Chronik :
Quand en 1985,sorti du tournage de" Indiana Jones et le temple maudit" Steven Spielberg décide de s'éloigner de son merveilleux et de son fantastique pour tourner son premier grand mélodrame universel,"La Couleur pourpre", tiré du livre du même nom d'Alice Walker,beaucoup avaient peur.
Et pour vous dire, étant fan du cinéaste,et après l'avoir visionné sur Canal + étant jeune,et laquelle par moi même , je ne savais pas à quoi m'attendre, au final, je peux que dire sur le coup que Spielberg s'en tire parfaitement bien,et nous livre un super drame flamboyant,foudroyant,très émouvant sur le destin de deux soeurs noires au début des années 1900.
Pour la petite histoire,bouleversé après avoir lu le bouquin,Steven passe huit longs mois à en écrire l'adaptation ,tout en assurant en même temps, la production des "Goonies" de R.Donner et le "Retour vers le futur" de R.Zemeckis.Tourné dans les studios Universal et dans les superbes paysages de la Caroline du Nord,son film même habilement la tendresse ainsi que l'émotion et une certaine violence.
Son film suit principalement la lutte quotidienne de ses femmes de couleur(dont l'une principalement Celie ,qui sera au centre du sujet) qui sont les principales victime de la société,des traditions,des préjugés raciaux et des hommes qui les entourent.
Nominé onze fois aux Oscars, et récompensé par aucune statuette toutefois,La Couleur Pourpre,faut savoir, a fait une véritable controverse à sa sortie,à cause bien sur de son sujet encore tabou à l'époque aux Etats-Unis (Le souvenir de l'Apartheid reste encore dans les esprits..), surtout quand il est abordé par un réalisateur blanc.Ces deux faits donc,n'ont pas plu aux critiques américaines et à certaines associations. Et pourtant ,quel nouveau chef d'oeuvre qu'il vient de rajouter à sa liste ,avant qu'elle devienne bien longue et celle que l'on connait tous...
C'était aussi l'occasion avec ce film ,de lancer l'actrice Whoopi Goldberg"Sister Act",trouvant sans doute ,un de ses meilleurs et plus beau rôle.Son charisme et son naturel ont su rendre honneur à son personnage effacé et évolutif de la jeune Celie, dans laquelle, elle la joue avec un talent très bouleversant.On retrouve aussi l'excellent Danny Glover dans un personnage beaucoup plus sombre que celui de la saga "L'Arme Fatale")en mari brutal, tyrannique.Avec Whoopi,ils forment un duo,un couple forcé dans lequel celui ci utilise la violence comme arme, et Célie pour s'en sortir utilise la plus belle de toute les défenses ,L'espoir.En plus ,Spielberg s'offre le choix d'avoir la présence assez surprenante de la star de la télé américaine Oprah Winfrey, et celle de Laurence Fishburne ,le Morpheus de "Matrix".
La réalisation est superbe car la mise en scène font place à la lumière et à une certaine joie dans cette univers sombre et horrible ,et sans que Spielberg néanmoins, nous abandonne dans ses images dans le plus profond désespoir en dépit de son histoire difficile,il arrive à puiser tout son talent et de ses trouvailles, pour que l'on en sorte pas du tout déprimé,mais plus avec une sorte d'envie de dévorer la vie.Sa facture technique encore une fois demeure sans aucune faute,et sa reconstitution historique est d’une maîtrise parfaite.
Je n'oublie pas la musique, car pour la première fois de sa carrière depuis Jaws, le réalisateur lâche son vieux complice John Willams,le préférant au musicien de génie Quincy Jones.En fait jusqu’au bout de sa logique,il ne limite pas les afro-américains à son seul casting.
En conclusion,pour boucler,Spielberg, en changeant de registre, a réussi un grand coup de maître.Sa Couleur Pourpre(un de ses films les moins connu...du public,) demeure toujours une oeuvre à la densité extraordinaire assez poignante.En abordant le racisme, la brutalité conjugale, l’inceste, la condition noire (les blancs ne sont ici que des figures passagères) et même l’homosexualité féminine (bien qu'elle passe au second plan) avec une technique quasi irréprochable,donnant le ton à des comédiens extraordinaires,il signe là son plus bel ouvrage humaniste à grand spectacle, sans effets spéciaux,bien avant son second je trouve que fut "la Liste de Schindler" ;-)
Anecdotes :
La Couleur pourpre est un film qui a choqué à sa sortie. Qu'un homme blanc et juif (Steven Spielberg) réalise une adaptation cinématographique d'un livre sur les populations noires aux États-Unis, écrit par une noire, est alors considéré comme anormal par une partie des critiques. C'est donc un film à part dans la filmographie de Spielberg car, même s'il n'a jamais fait l'unanimité, rares sont ses films à l'origine d'un tel débat.
Le film a été tourné à Marshville, en Caroline du Nord. Lors du tournage, la femme de Steven Spielberg était enceinte de leur petit garçon, Max. Par coïncidence, elle accoucha alors que Spielberg tournait une des scènes clefs du film : celle de l'accouchement de Célie. Il fut donc contraint de quitter le plateau et de passer le relais aux assistants réalisateurs.
Malgré ses onze nominations aux Oscars 1986, le film n'a pas remporté une seule statuette. A noter que Tina Turner fût pressentie pour le rôle principal, qu'elle refusa par peur de freiner sa carrière alors fleurissante. C'est Whoopi Golberg qui obtint ce rôle.
La Bande Annonce :
http://www.youtube.com/watch?v