Paris de Cédric Klapisch

Publié le par DeshayesGaëtan.over-blog.com

Avec Juliette Binoche, Romain Duris, Fabrice Luchini,François Cluzet,Mélanie Laurent,Karin Viard,Gilles Lellouche,Albert Dupontel
Date de sortie : 20 février 2008
Durée : 2h04
...Genre : Capitale Story

Note :

 

 

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Synopsis :

C'est l'histoire d'un Parisien qui est malade et qui se demande s'il va mourir. Son état lui donne un regard neuf et différent sur tous les gens qu'il croise. Le fait d'envisager la mort met soudainement en valeur la vie, la vie des autres et celle de la ville toute entière.
Des maraîchers, une boulangère, une assistante sociale, un danseur, un architecte, un SDF, un prof de fac, une mannequin, un clandestin camerounais... Tous ces gens, que tout oppose, se retrouvent réunis dans cette ville et dans ce film.
Vous pouvez penser qu'ils ne sont pas exceptionnels mais, pour chacun d'entre eux, leur vie est unique. Vous pouvez croire que leurs problèmes sont insignifiants, mais, pour eux, ce sont les plus importants du monde.

 

 

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Ze Chronik :

Avant de voir son dernier" Ma Part du Gâteau"bientôt,Cédric Klapisch est un cinéaste français que j'admire particulièrement depuis son premier film "Riens du tout".

Avec "Paris"il continue de filmer son amour des hommes,de parler de la vie, avec un zeste de tendresse et d'humour, mais aussi avec beaucoup de générosité,commencé avec "Le Péril Jeune" ou "L'auberge Espagnole "et sa suite".Ici il installe sa caméra tout en valeur autour de sa ville de coeur "Paris" comme il avait fait avec "Chacun Cherche son Chat".
Jouant avec la forme et la manière d'un Claude Lelouch,il nous propose de suivre plusieurs histoires entremêlées ou les personnages se croiseront à diverses reprises dans la capitale.Le contexte principal, omniprésent dans le film, de la maladie et de la mort pourtant glauque aux premiers abords, ne tombera jamais dans un larmoyant, ni l'excès,il permettra au contraire de dresser le portrait d'une multitude de personnages attachants et profondément humains de la vie de tous les jours..comme nous!

Personnellement,j'avais un peu peur avant sa sortie,mais j'ai bien,une fois de plus, aimé son concept (j'aime beaucoup notamment ce mélange de destins comme dans "Babel" ou "21 Grammes " de Inárritu.).J'ai beaucoup apprécié la manière dont il a tourné ce mélodrame en finesse, très simplement en utilisant juste de montrer dans sa pellicule, la vie de quelques personnes, en nous installant des histoires justes, débordant d'humour parfois,et souvent quelques une plus tristes que d'autres.
"Paris" aborde tout un tas de thèmes plus ou moins joyeux donc, plus ou moins dramatiques, et le résultat dans l'ensemble est très bien transmis.On visite avec la réalisation fraiche du réalisateur les plus beaux coins de notre belle capitale comme une carte postale.Pour tous les amoureux de cette ville,c'est un plaisir pour les yeux. La mise en scène que donne Klapisch ne tombe ni dans la dérive ni dans le gros bordel. C'est clair et bien tracé qu'on s'y perd jamais.Les dialogues sont réalistes, parfois simples,tombant jamais dans un ridicule pathos là où les jeux de regards comptent le plus en voyant ces sourires esquissés par tous les personnages,que ce soit des larmes,ou des colères.
On y croit jusqu'à la scène finale qui se trouve en elle seule touchante,bouclant cet hymne à la vie dans un bijou d'émotion, de tendresse et de sensibilité,d'une grande sensibilité.
Si par moment c'est tourné de façon un peu complaisante,Klapisch trouve le meilleur du lot en son casting, en choisissant une pléiade d'excellents acteurs vraiment tous inspirés.Sixième collaboration avec Romain Duris,qui gagne beaucoup en intensité et en profondeur en incarnant avec brio,Pierre, ce jeune homme proche de la mort.Quant à Juliette Binoche, on l'a un peu redécouverte dans ce film,elle joue à merveille cette mère célibataire, assistante sociale vampirisée par son altruisme, tour à tour lasse et ridée, ou resplendissante et coquine, elle incarne à merveille la soeur de Pierre en pleine renaissance.On aime donc, croiser un Fabrice Luchini au meilleure de sa forme (hilarante scène de danse pop)qui se perd dans les beaux yeux bleus-verts du personnage de Mélanie Laurent, cette étudiante en histoire un peu bobo,détester Karin Viard en boulangère raciste qui vous minaude à tout bout de champ un "En vous remerciant " (réplique culte du film),elle apporte une touche d'humour noir à l'ensemble, on apprécie l’interprétation tout en finesse de Julie Ferrier, magnifique et drôle en marchande de fruits et légumes, nouvelle dans la tribu Klapish.On rigole avec Albert Dupontel, Gilles Lelouche, Zinedine Soualem donner des répliques douces amères des maraîchers de la périphérie de Paris,ou François Cluzet et Judith El Zein, en dépit qu'ils apportent peu à l'histoire à part quelques bons sentiments.

La grande force de tous ces acteurs,que ce soit dans la filmo géniale de Klapisch est que l'on s'identifie forcement à l'un des personnages.Il les dépeints avec habileté,en nous faisant instantanément réfléchir sur notre propre condition de vie.Le seul gros bémol à son oeuvre serait quelques passages pas très intéressants,restant inutiles, comme l’histoire du Camerounais,ou les tops-models un peu futiles…draguant les maraichers à Rungis.Dommage aussi que le couple Julie Ferrier/Gilles Lelouche ne soit pas plus développé,toutefois "Paris" sait toucher et émouvoir.
Outre la bande originale réussie qui peint la capitale d'une beauté et d'une richesse impeccable,en conclusion,Paris est un bon film, qui réussi à capter autre chose que tous les clichés qu'on nous sert dans la capitale.Vivant et très vrai, au final,avec certaines scènes magiques, voir jubilatoires,et d'autres malheureusement un peu trop faciles, Klapisch réussit pour ma part un film kaléidoscope attachant,en réunissant toutes les couches sociales de la capitale avec une touche de la poésie de Baudelaire.Donc ,de voir des maraîchers à la boulangère en passant par le danseur et la vieille de l'immeuble,ou le clochard dans la rue et les bruits des voitures de la fenêtre de Pierre traversant le périphérique Parisien,il signe un "Paris" qui respire la vie.On ris ,on danse , on pleure,on s'amuse tout en abordant un thème pas facile et sensible : la mort.Je finirais qu'en ajoutant une démarche humaine et humaine qui sont portée par une nécessité de l’humour et une indissociable mélancolie,Klapisch reste un cinéaste à part qui réussit comme toujours à me réconcilier avec moi même et souvent les autres,..Je quitte toujours ce film avec une sorte de boule dans le ventre..comme un endroit qu'on aimerait jamais quitter,on aime ou on déteste ;-)

 

 

 

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Anecdotes :

 

 

César du cinéma français - 2009 :
- Meilleur Actrice dans un Second Rôle : Karin Viard -
Meilleur Film Français : Cédric Klapisch, Bruno Lévy

Avec Paris, Cédric Klapisch souhaitait effectuer un retour à ses racines. "Récemment, explique-t-il, j'ai beaucoup filmé à l'étranger : à Londres, à St-Petersbourg, à Barcelone... J'ai eu envie de revenir chez moi, de parler de ma ville. D'autre part, il y a toujours eu beaucoup de Paris dans mes autres films (Riens du tout, Chacun cherche son chat, Peut-être...), mais jamais frontalement. J'avais l'impression d'avoir tourné autour du pot et là, j'ai senti que c'était le bon moment..."

C'est Romain Duris qui a poussé Cédric Klapisch à tourner la scène où on voit Pierre danser au Moulin Rouge. "On ne savait pas si ça allait pouvoir être filmé, si on allait avoir les autorisations, se souvient l'acteur... Et à partir du moment où tout a été ok, il ne restait plus qu'une petite semaine avant de tourner. Du coup nous étions dans l'urgence : j'ai eu trois jours pour intégrer la chorégraphie. J'étais déjà plongé dans la danse depuis quelques mois pour le travail sur Pierre et la chorégraphie qu'il nous fallait pour la scène de fête avec Olivia Bonamy. J'ai été étonné de constater à quel point, lorsqu'on est habité, tout devient possible."

Comme son titre l'indique, Paris a été essentiellement tourné dans la capitale intra muros. A compter du 13 novembre 2006, le réalisateur y a planté ses caméras pendant 14 semaines. "C'était un drôle de tournage, confie lle réalisateur. J'ai éprouvé un sentiment de bonheur, beaucoup de plaisir. Un plaisir intimement lié au travail et donc à beaucoup d'efforts, de fatigue. Je n'ai jamais eu une équipe aussi soudée. On était content de se retrouver le matin, tous (enfin moi j'étais content...). Il y avait un vrai truc heureux et en même temps, ce n'était pas la fête parce que c'était juste trop de travail, de gamberge, de sérieux. C'était finalement assez génial ce mélange de sérieux et de plaisir. Avec le chef opérateur, Christophe Beaucarne, il y avait une connivence... A la fois, on était conscient d'avoir "du métier" et à la fois, on se sentait un peu comme des enfants, capable de remettre en question tous ce que l'on avait appris à faire. Il y avait une sorte de décalage entre notre maturité professionnelle et notre immaturité sur le plateau. On avait assez envie de ne pas se prendre au sérieux !"

 

La Bande Annonce :

 

Publié dans Drame

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